Un parfum d’enfance pour le défilé de Jean-Paul Gaultier

Son défilé de prêt-à-porter automne 2003-2004 n’a pas manqué de réveiller le public et les journalistes présents en poussant un peu plus loin son habituelle extravagance dans les formes et les émotions. La femme-enfant, Natalia Vodianova, qui ouvre le défilé en culotte volantée et petit pull de gamine, le termine en jupe de latex et blouse transparente sur un podium de verre soutenu par les rangs de 700 baigneurs. Sur fond de classiques tels que 'Another Brick in the Wall' de Pink Floyd, la nostalgie de l’innocence enfantine apparaît dès l’ouverture.

Pour que les femmes gardent elles aussi leur esprit mutin, Gaultier leur propose de sortir le soir en barboteuse, on les retrouve nombreuses en cuir perforé, velours écarlate, taffetas et même vison. Les vêtements d'enfant sont détournés pour donner de nouveaux volumes : les barboteuses donc, mais aussi manches ballon, mules recouvertes de maille, Doc Martens, cuissardes en vinyle zippées au dos et lassées devant, bas en cuir... On découvre également des robes très 'Alice au pays des merveilles', plus courtes devant que derrière et légèrement froncées avec le tablier, ses grandes poches devant et ses boutonnières rouges derrière, qui replongent dans les cours de récré.

'Dans le contexte actuel, c'est bien de retrouver une part d'enfance', a expliqué Gaultier avant le défilé tandis que plus loin Donald Potard, PDG de la griffe, s'amusait que 'cette armée-là n'ira pas en Irak'. Gaultier sera toujours un éternel enfant. On le savait déjà, mais avec un baigneur dans les bras pour venir saluer, le message est encore plus clair.